Hebdo: marché de l'énergie 2022
EVOLUTION GAZ FRANCE : Prix en baisse à cause de fondamentaux spot confortables et du statu quo sur le conflit ukrainien
TENDANCE DE LA SEMAINE
•Les températures supérieures à la normale et la forte production éolienne ont fait chuter la demande de gaz de l’Europe occidentale la semaine dernière.
•L’offre norvégienne était presque stable, tandis que les émissions de GNL ont de nouveau été ajustées à la baisse pour répondre à la baisse de la demande.
•Au final, le bilan offre/demande en Europe a continué de se détendre, comme en témoigne la baisse des soutirages nets des stockages, réduisant à nouveau le déficit de stockage, qui reste toutefois élevé.
•Les prix spot du gaz en Europe ont de nouveau chuté la semaine dernière, la forte offre de GNL et la demande inférieure à la normale continuant d’exercer une pression à la baisse.
•La baisse des prix JKM asiatiques a contribué à accompagner le mouvement de baisse. Les tensions à la frontière ukrainienne restaient préoccupantes. Mais, en l’absence d’une nouvelle escalade, elles n’ont pas eu d’impact supplémentaire sur les prix
PERSPECTIVES
Les prix européens du gaz étaient en repli ce lundi matin, sous la pression de l’annonce d’un éventuel sommet Poutine-Biden. Mais la tendance baissière s’est inversée plus tard dans la journée après que le porte-parole du Kremlin a déclaré qu’un appel ou une réunion entre les deux présidents pourrait être organisé à tout moment, mais qu’il n’y avait pas encore de plans concrets pour un sommet. Il a ajouté que les tensions augmentaient, mais qu’une réunion des ministres des Affaires étrangères était possible cette semaine. Dans l’ensemble, quel que soit le scénario du côté géopolitique, le potentiel de baisse des prix du gaz pourrait être limité à très court terme, car les niveaux techniques et fondamentaux (en particulier la limite supérieure de l’intervalle de parité avec le charbon pour la production d’électricité) pourraient apporter un soutien.
EVOLUTION ELECTRICITE FRANCE: Les prix de l'électricité continuent d'être impactés par la situation Russie-Ukraine
TENDANCE DE LA SEMAINE
•Le temps doux et très venteux a continué à peser sur le marché spot européen de l’électricité la semaine dernière, malgré la baisse continue de la disponibilité nucléaire française et l’arrêt d’un réacteur nucléaire belge pour maintenance planifiée.
•Les températures supérieures à la moyenne ont encore freiné la consommation française d’électricité.
•La production éolienne est restée particulièrement forte en Allemagne tout au long de la semaine. Néanmoins, le pays n’a pas présenté de prix quotidiens négatifs en raison de la volatilité importante de la production et de l’arrêt de certaines éoliennes pour les protéger des vents très forts.
•Après un fort rebond à l’ouverture du marché lundi, les prix à terme de l’électricité ont fortement corrigé au cours de la première moitié de la semaine, entraînés à la baisse par la chute des prix du gaz alors que certaines troupes russes ont été vues en train de s’éloigner de la frontière ukrainienne, et par le recul des prix du carbone dans un contexte d’inquiétude concernant la proposition d’amendements du Parlement sur le mécanisme de contrôle des prix du marché. Les prix de l’électricité se sont toutefois légèrement redressés en fin de semaine dans les traces du rebond des marchés du gaz et du carbone, même si les contrats à court terme sont restés sous la pression des prévisions météorologiques douces et venteuses.
PERSPECTIVES
Les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine devraient continuer à influencer les prix à terme de l’électricité par le biais du marché du gaz cette semaine. Sauf en cas d’apaisement rapide des tensions, le potentiel de baisse des prix de l’électricité devrait être limité à court terme, les prix du carbone pouvant se redresser après le retracement de la semaine dernière.